Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 13

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

La belle et le chasseur

Service funèbre

Après avoir secouru Laélyn et fait connaissance avec le couple de wyrms, qui a décidé de rester à proximité le temps de voir éclore leur œuf, les héros profitent d’un repos bien mérité en cette fin de saison de la Terre. Enatar, séducteur invétéré à l’image de son dieu, trouve une place de choix dans la cuisine et dans le lit de Yanir, laquelle se montre assez fière de s’afficher avec un amant deux fois plus jeune qu’elle. Korlac, bien que conscient qu’il n’a pas à se mêler des affaires de sa mère, est tout de même un peu troublé de croiser son meilleur ami au petit déjeuner. La quiétude des vivepierrains en ce début de saison des Ténèbres est brutalement interrompue par l’arrivée d’un petit groupe de cavaliers, qui s’arrête devant la maison de Méric. Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 12

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Retour au calme de la vie rurale

La fête des moissons

Après avoir délivré leurs compatriotes et mis à la porte les pique-assiette, les héros ont pu profiter de quelques jours de repos bien mérité. Érina, dont la mission est d’aller prêcher la rébellion parmi les clans orlanthis du Lieu Lointain en vue d’une prochaine action militaire contre l’Empire, a du repartir assez vite. Ceux qui restent vont quant à eux devoir prêter la main aux travaux des moissons, qui exigent tous les bras disponibles, au grand désespoir d’Enatar qui n’a guère de goût pour les rudes et répétitifs travaux agricoles et déploie des efforts méritoires pour tirer au flanc sans trop se faire remarquer. Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 11

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Les amis de mes amis… sont parfois des imposteurs

Nos héros ayant mis au jour les machinations des espions ennemis et Manas ayant satisfait à ses obligations religieuses, ils peuvent reprendre le chemin de Vivepierre, en compagnie d’Ivarna qui a accepté d’aller se mettre au vert auprès de sa tante tout en testant son éventuel futur mari. Presque arrivés à destination, une silhouette jaillit du bois bordant la route pour les arrêter. Il s’agit de Varog, presque méconnaissable tant sa mise est sale et désordonnée. Il leur dit de ne pas aller au village et les invite à le suivre dans les bois où il se cache dans un campement de fortune. Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 10

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Digression : Et les femmes dans tout ça ?

Avec une table à 100% masculine, joueurs comme personnages, la question se pose très vite de la place des femmes, laissant reposer sur les épaules de la seule meneuse que je suis la charge de peupler l’univers de jeu de personnages féminins qui ne soient pas de simples éléments de décor. A fortiori lorsqu’on joue en campagne. Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 9

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Une virée à la capitale

Dame Iggerne, ou l’art de faire d’une pierre deux coups

À l’approche de la saison du Feu et en particulier du jour très saint de son dieu, Manas souffre de plus en plus de vivre isolé de son culte, mais il est trop tôt pour qu’il réintègre le temple d’Alda Chur. Même si Sérantès semble disposé à tirer un trait sur sa désertion, il est préférable pour lui de ne pas attirer l’attention. Dame Iggerne, la femme de Méric, a soufflé à son mari l’idée d’envoyer son protégé au Temple du Dome Soleil de Boldhome, escorté par ses compagnons d’armes. La prêtresse d’Ernalda a une idée derrière la tête : Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 8

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

La tour brisée : vieux ennemis et conflit de territoire

Coup de tonnerre dans le quotidien de Vivepierre : des enfants chargés de garder un troupeau de vaches dans une pâture ont été sauvagement attaqués par des voleurs de bétail. C’est d’autant plus choquant qu’il y a des années que cette pratique n’est plus en vigueur dans la région. La petite survivante est certaine d’avoir reconnu les couleurs du clan voisin, qui est en conflit avec les Taureaux Bleus, depuis plusieurs générations, notamment à propos d’une vieille lande, sauvage et inculte, que chacun des deux clans revendique comme sienne. Dans le témoignage de la fillette, les héros reconnaissent un sinistre individu, connu pour ses accès de violence et le meurtre d’un membre du Clan, qui avait eu le malheur d’épouser une cousine de ce triste personnage. Le dédommagement qu’il a du verser à la famille de sa victime l’a totalement ruiné et on peut imaginer qu’il a décidé de se rembourser en s’emparant d’une soixantaine de vache, une vraie fortune  ! Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 7

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Un petit voyage à la découverte du Clan

En route pour Château-Ciel

Nos héros sont donc investis de la désagréable mission de raccompagner Deirnoc et ses sbires jusqu’à Château-Ciel, la (modeste) forteresse où siègent le Chef et le Cercle du clan. Pendant les quelques heures de voyage, Deirnoc, fidèle à lui-même, se montre parfaitement odieux. Ses camarades se tiennent à peu près tranquilles sans pour autant paraître être bien conscients de la gravité de la situation, hormis Odernos, visiblement mort de honte, qui semble sincèrement regretter ses actes. L’arrivée au chef-lieu du Clan avec le fils chéri du Chef et trois de ses guerriers les mains liées fait sensation. Bien qu’il minimise la gravité des faits à l’encontre d’Eristol qui n’est finalement personne d’important, Guernoc Forte-Voix est bien obligé de reconnaître que brutaliser un prêtre de Barntar est une énorme bêtise, sans parler de l’incendie de la grange, que Korlac s’efforce charitablement de présenter comme probablement accidentel. Les échanges sur un ton un peu aigre entre le thane Méric et son chef de clan trahissent une rivalité entre les deux hommes. Mis au pied du mur, Guernoc s’engage à punir les jeunes gens à la hauteur de leur faute, à commencer par Odernos, qui est le fils du thane d’un autre village du Clan et se voit chassé de la maison du chef. La volonté d’en faire un exemple est palpable. Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 6

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Une fête champêtre et des invités de marque

Nos braves rebelles malgré eux sont donc finalement de retour dans leurs foyers, prêts à reprendre une vie qu’ils espèrent paisible, au rythme des travaux des champs et de la vie du bétail. Certes, ils ont maintenant conscience de l’épée de Damoclès que fait planer l’occupant au-dessus de leurs têtes. Pour célébrer le retour à la vie normale et remonter un peu le moral éprouvé des villageois, Voris et Iggerne, la femme de Méric, représentant respectivement les cultes de Barntar et Ernalda insistent lourdement pour que la communauté ne se contente pas de la cérémonie religieuse et organise les festivités et le banquet traditionnels pour la fête de la bénédiction des charrues. Méric finit par se laisser convaincre. Au delà de la dimension religieuse de la fête, qui garantira des labours efficaces et une récolte abondante, c’est surtout la première occasion après l’hiver de manger, boire et danser ensemble et avec les gens du voisinage. Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 5

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Réussir son évasion

Voilà donc les guerriers de Vivepierre qui croupissent dans un cachot en attendant un procès et une exécution suffisamment spectaculaires pour dissuader quiconque aurait envie de s’opposer à l’occupant ou à l’autorité du Duc Harvar, chef de la confédération des tribus Alda-Churi, dont les sympathies pro-lunars sont clairement affichées. En toute logique, nos braves héros devraient finir crucifiés au pied des remparts. À moins que… Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 4

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Digression : les intrigues d’arrière-plan et les inspirations pour créer des personnages

De petites histoires…

Une grande partie de mon expérience en tant que meneuse de jeu a été la maîtrise en improvisation, que j’ai pratiquée pendant plusieurs années. Il m’en est resté un grand plaisir d’écrire pour un groupe de personnages dont je connais les caractères et les motivations. Dans ce type de démarche d’écriture, la mise en place de sous-intrigues, parfois très discrètement et en arrière-plan de l’intrigue principale du scénario, poursuit principalement deux buts. Le premier, bien sûr, c’est de semer les graines de futurs scénarios. Quand, dans une matinée très calme au village, Eristol, le déserteur reconverti en valet de ferme, est passé précipitamment devant les personnages-joueurs pour filer se cacher derrière le bâtiment le plus proche, poursuivi par les beuglements de Voris qui venait de le surprendre en plein bécotage avec sa fille, je n’avais pas encore d’idée bien arrêtée sur la suite des événements. Outre un peu de couleur et d’épaisseur aux personnages non-joueurs,  l’incident donnait aux joueurs l’occasion d’interagir en dehors de l’intrigue principale avec les personnages de leur environnement. Il m’ouvrait aussi des pistes pour imaginer de nouvelles histoires. Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 3

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Nourrir l’envie et consolider les bases

Cette première prise de contact fut clairement un succès : mes deux joueurs en redemandaient, et vite. Comme nous étions en vacances, j’avais certes du temps pour trouver une suite à cette première aventure, mais aussi deux joueurs bien impatients de se remettre dans la peau de leurs personnages. Je finis pas me décider pour une adaptation très libre d’un scénario paru dans le magazine Tatou (en 1988, ça ne nous rajeunit pas !), qui mettait en scène un couple d’espions lunars en fuite, essayant de couvrir leurs traces en semant la confusion derrière eux, et un contre-espion, un marchand issarien lancé sur leur piste. Comme lors du premier scénario, après quelques péripéties, les personnages allaient devoir décider de faire confiance à l’un ou l’autre des deux camps, et finalement se trouver confrontés à un choix moral décisif. Continuer la lecture

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 2

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Faire connaissance.

Les frères Sarnosson avaient donc pris corps et leur petit monde n’allait pas tarder à s’animer autour d’eux. La difficulté à laquelle je redoutais le plus de me confronter était la présentation de l’univers à un enfant : je devais lui donner les clés pour comprendre le monde tout en ne l’étouffant pas sous des monceaux de détails superflus. En guise d’introduction, mon jeune joueur découvrit donc, comme son personnage, les points les plus importants de la mythologie gloranthienne, telle que racontée aux enfants par les aînés à la veillée. Il fit ainsi connaissance avec la magie des runes, ainsi qu’avec Orlanth, Ernalda, Humakt et les autres dieux importants dont les noms accompagneraient le jeune Gillos et son grand frère Korlac tout au long de leurs aventures. Un autre jour, dans le cadre d’une séance en tête à tête, nous revisiterions les principales étapes de la vie d’Orlanth, en jouant de manière très narrative l’initiation de Gillos au culte d’Orlanth.

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Glorantha : la Campagne des Taureaux Bleus, ou l’art de commencer petit – 1

Lorsqu’un jeu de rôles propose un univers riche et fouillé, au-delà d’un simple décor, une objection récurrente, c’est qu’y jouer demande beaucoup (trop) d’investissement. C’est particulièrement le cas pour Runequest avec le monde de Glorantha, né il y a plus de 40 ans de l’imagination de son auteur, Greg Stafford, et développé continuellement depuis. De là à se dire que pour se lancer, il faut avoir au moins un doctorat en gloranthologie, il n’y a qu’un pas. Au fil de cette série, j’ai l’ambition de montrer comment une meneuse de jeu peut se lancer dans une campagne gloranthienne en débutant à une échelle très modeste et en étoffant l’univers à mesure que son aisance s’accroît.

Au commencement…

Après 9 ans de pause, alors que l’envie de reprendre le jeu me titillait depuis quelques temps et que la cause de cette interruption, du haut de ses 9 ans, rêvait de découvrir le jeu de rôles sur table, toutes les conditions étaient réunies pour se lancer en famille dans une nouvelle aventure. La question se posait alors, pleine et entière : à quoi allions-nous jouer ? Il me fallait un jeu abordable et aux thématiques appropriées pour un enfant, un système pas trop complexes et, bien évidemment, un jeu qui m’inspire, qui me donne envie. Presque instantanément, un nom me vint aux lèvres : Runequest.

Voilà des années que ma bibliothèque de Runequest (le RQ3, en version française de chez Oriflam) dormait au grenier. Hormis quelques tentatives peu concluantes, je n’avais pas joué à Runequest depuis 1998 et dans Glorantha depuis 2008. Pourtant, l’envie de revenir à ce formidable univers en tant que meneuse de jeu me chatouillait avec insistance. Mes vieux livres ont donc quitté les cartons pour rejoindre les bagages pour des vacances que j’espérais ludiques. C’est comme ça que j’ai sauté à l’eau.

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Jour de lessive

Après quelques années d’absence, un petit texte bref, souvenir d’une époque lointaine de ma vie numérique en Absurdistan.
 

Lessive, lessive, qu’elle a dit la Princesse. Tout doit disparaître, donc. D’accord, d’accord, on va tout faire disparaître, puisque c’est un ordre. Ce n’est pas que cette idée de disparition m’emballe, hein, mais c’est un ordre et ça, les ordres, je dois dire que j’aime bien. Ça a un côté facile et reposant.

Alors d’accord, que j’ai dit, on lessive tout et on fait disparaître. Mais quand même, il y a une ou deux questions que je me pose. On fera quoi quand tout aura disparu ? Non, parce que, sérieusement, si on ne voit plus rien, comment qu’on saura si on n’a pas mis le pied où il ne fallait pas ? Vous me direz que si tout a disparu, on ne sera plus là pour faire un faux pas. Mais dans ce cas, comment on saura que tout a bien disparu comme prévu si on n’est plus là pour le voir ?

Alors, j’ai sucé une autre pastille de javel et j’ai continué à réfléchir à cette histoire et c’est là que j’ai eu la révélation : et si en fait, j’avais tout compris de travers et que la Princesse me parlait de tout autre chose ? Parce que, bon, moi je suis persuadé qu’elle voulait que je lui fasse un grand coup de ménage, mais plus j’y pense, plus je doute. Je vous laisse juges :

Ce matin, allongée sur son lit, elle me caressait nonchalamment l’embonpoint tout en marmottant : »Alors, les six vœux… »

Du coup, je ne sais plus trop quoi faire. Il faut le vivre pour savoir combien c’est dur la vie de génie.

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Un cauchemar d’auteur

Croyez-le ou non, un dossier informatique archivé au fond d’un disque dur peut prendre la poussière ! La preuve en est cette vieillerie, retrouvée par hasard, qui remonte à fin 2011 ou début 2012, je ne sais plus très bien. Il s’agissait d’un jeu d’écriture à contrainte où, si ma mémoire ne m’est pas trop infidèle, on devait, outre placer une brassée de mots imposés, raconter un « cauchemar de l’auteur ». Ce qui fut fait. Le texte original s’est depuis longtemps perdu dans l’Internet. La version que je publie ici a fait l’objet de quelques amendements et corrections, histoire d’en gommer quelques uns des innombrables défauts et autres inélégances.

Au son des cornes du premier régiment de mouflons, la reine traversait lentement la grande salle de bal, suivie à trois pas, comme l’exigeait le protocole, par son petit coprophage de compagnie, sa paire de butors apprivoisés et le magnifique méprisant à lunettes que lui avait offert son dernier époux, dont on célébrait ce jour-là les funérailles. Continuer la lecture

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Le profil FB, ou l’imposture

Un merci tout spécial et du fond du coeur à Bernard de Tysserand pour m’avoir soufflé le titre

— C’est à quel sujet ? demanda d’un ton las l’employé sans même lever les yeux vers l’individu furieux qui venait de franchir la porte de son bureau.

— Le sujet, c’est que vous avez désactivé mon compte sans préavis, le voilà le problème ! rugit l’homme en jetant sur le bureau une carte de visite.

L’employé reporta dans sa machine les informations fournies, scruta un moment l’écran, puis se retourna vers son visiteur.

— Effectivement, votre compte a été supprimé car il n’était pas conforme aux conditions d’utilisation du service. Je vois ici que vous avez utilisé un pseudonyme, ce qui n’est pas conforme.

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Merci de renvoyer l’ascenseur

Allez, encore deux étages et j’ai fini ma journée. Enfin ! J’ai bien cru que je n’y arriverais jamais. D’habitude, ça se passe plutôt bien, mais aujourd’hui… D’accord, je ne peux pas dire que j’aime passionnément mon boulot, et pour tout dire, il y a plus exaltant dans l’existence que d’aller d’une porte à une autre pour refourguer aux gens des choses dont ils n’ont pas besoin, mais ce n’est pas le bagne non plus. Quoique avec le nouveau chef…

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Compte de fée

Je me rends compte que cela fait bien longtemps que je n’ai rien publié ici, la faute sans doute au temps qui passe, au temps qu’il fait, au temps pour moi. Au hasard d’un rangement dans mes tiroirs numériques, j’ai exhumé ce petit exercice issu d’un défi sur les forums d’Oniris et dont voici une version un peu remaniée. Le thème était la préciosité.

Lovée dans un majestueux fauteuil de brocart terni par les ans, Thalie contemplait la lente agonie du jour sur l’océan. Sur l’horizon, l’astre solaire aux joues enfiévrées, s’abîmait dans les molles ondulations d’une mer pailletée d’or, tandis que le ciel s’assombrissait inexorablement en un ultime chatoiement de pourpre et d’indigo. Elle closit un instant ses yeux songeurs, puis abaissa un regard las sur le verre de cristal finement ciselé qu’étreignaient ses doigts délicats. Au fond du calice armorié, dansait un sombre hypocras aux nuances de grenat.

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Rosalie – Mais pourquoi ai-je glissé mes mains sous son matelas ?

Texte rédigé dans le cadre d’un concours de nouvelles sur le forum l’atelier d’écriture en réponse à la question : « Mais pourquoi ai-je glissé mes mains sous son matelas ? »

On s’est rencontrés un peu par hasard ; enfin j’aime à le croire. On s’est aimés, beaucoup ; enfin moi, je l’ai beaucoup aimée. Je dirais même que je la vénérais des pieds à la tête, de son esprit si éblouissant à son corps si parfait, jusqu’à son prénom, si exquisément inhabituel : Rosalie !

Longtemps j’ai cru que nous nous retrouvions chez moi parce que c’était plus facile, que mon appartement était plus grand ou moins loin. Je n’étais donc jamais allé chez elle, mais je m’en foutais parce que je l’aimais. Elle n’avait jamais non plus vraiment répondu à mes questions, toujours évasive, toujours dans l’élusion, mais là encore, parce que je l’aimais, j’avais gardé mes questions pour moi.

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L’itinéraire des projections privées

Texte rédigé dans le cadre des défis de la Roulette russe du forum des jeunes écrivains – 57ème défi

 

– Alors, c’est l’histoire d’un marin pêcheur qui passe des mois en mer sur un thonier…

– Ah ouais, au moins c’est original comme cadre. Mais, t’es sûr de toi pour le poisson ?

– Hein ?

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Le temps des pieuvres

Texte rédigé pour la Roulette russe du forum des jeunes écrivains – 54ème défi

La berline noire aux vitres fumées s’arrêta sur le bas-côté de la route. Le passager avant sortit et fit le tour du véhicule en examinant les alentours d’un oeil circonspect, une main glissée sous la veste. Il hocha la tête en direction du chauffeur, qui coupa le moteur, descendit et ouvrit la portière arrière.

– Vous pouvez sortir, Monsieur le président.

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Compte de fée

Texte inspiré par un exercice sur le fil « contraintes contrastes » du site Oniris.be

Lovée dans un majestueux fauteuil de brocart terni par les ans, Thalie contemplait la fin du jour sur l’océan. Sur l’horizon, l’astre solaire aux joues enfiévrées, s’abîmait dans les ondulations d’une mer pailletée d’or, tandis que dans sa lumière mourante, le ciel s’assombrissait insensiblement. Pensivement, elle ferma les yeux un instant, puis son regard s’abaissa sur le verre de cristal finement ciselé qu’elle tenait dans entre ses doigts délicats. Au fond du calice élégamment armorié, dansait un sombre hypocras aux teintes de grenat. Longuement, elle écouta le silence, comme la nuit envahissait le château désert. Puis elle porta la coupe à ses lèvres et but, s’arrêtant entre chaque gorgée, le vin où l’on ne sentait pour ainsi dire plus que les notes amères et brûlantes des épices.

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Réveillonnez-vous !

Texte inspiré par un exercice sur le fil « contraintes contrastes » du site Oniris.be dont l’énoncé était : « Imaginer une scène de réveillon peu ordinaire en utilisant dans l’ordre les conjonctions de coordination « mais, ou, et, donc, or, ni, car » ».

— Mais puisque je te dis que je ne sais pas où est la dinde !

— Oh ! Sérieusement, tu te fous de moi ou t’es vraiment dingue ?

— Non, non, je t’assure que la dinde a disparu. Ça s’est passé il y a quelques minutes, quasiment sous mes yeux. Je la pose dans le plat, je la mets dans le four, on sonne, je vais ouvrir – personne – et quand je reviens, plus de dinde. Pouf ! Envolée !

— Donc, si je te suis bien, pendant les quelques secondes où tu as quitté la cuisine, la dinde a pris la clé des champs. C’est ça ? Tant qu’on y est, tu vas peut-être me dire qu’elle est sortie par la fenêtre, qu’elle a pris soin de la refermer derrière elle, que…

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Ouverture

À Pérégrine.

C’est un vrai matin de septembre comme je les aime où l’air pas encore froid vient picoter au visage, où la brume qui monte du sol est encore chargée des parfums de l’été. Le soleil a l’air d’être resté sous la couette. Pas moi. En plus de quarante ans de permis, je n’ai jamais manqué une ouverture, même malade, même pour la naissance de mon fils.

Je gare mon 4×4 en bordure du champ d’en bas et j’empoigne mon matériel. Les chiens surexcités sont à peine contrôlables. Je vais avoir du mal à les tenir jusqu’au ruisseau, mais pas question d’aller saloper la bagnole en descendant plus loin. Déjà qu’il a fallu choisir entre la voiture et la nouvelle salle de bains, ma femme ne me pardonnerait pas la facture de carrossier. Continuer la lecture

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La vie privée…

La vie privée pourrait bien être une anomalie – Vint Cerf – Google Inc.

— On a gagné ! On les a eus ! exulte Nathan en se précipitant vers Jade. Visiblement à regret, la jeune femme quitte sa pose indolente pour lever vers lui un oeil mi-interrogateur, mi-contrarié.

— Hein ? De quoi tu parles ? On a quoi ?

Nathan s’arrête brusquement et lève les yeux au ciel. Jamais il ne comprendra comment, malgré les efforts et toute l’énergie qu’il déploie depuis près de deux ans pour lui expliquer les enjeux, sa copine peut rester aussi imperméable à tout ce pourquoi il vit, à tous ses combats, à son militantisme, comme si pour Jade les libertés fondamentales du citoyen s’arrêtaient au droit de faire du shopping. Clairement, elle s’en fout. A moins évidemment qu’on en parle dans la dernière saison de Real Life, des Héros de la Night ou de La vie est belle…

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