Lessive, lessive, qu’elle a dit la Princesse. Tout doit disparaître, donc. D’accord, d’accord, on va tout faire disparaître, puisque c’est un ordre. Ce n’est pas que cette idée de disparition m’emballe, hein, mais c’est un ordre et ça, les ordres, je dois dire que j’aime bien. Ça a un côté facile et reposant.
Alors d’accord, que j’ai dit, on lessive tout et on fait disparaître. Mais quand même, il y a une ou deux questions que je me pose. On fera quoi quand tout aura disparu ? Non, parce que, sérieusement, si on ne voit plus rien, comment qu’on saura si on n’a pas mis le pied où il ne fallait pas ? Vous me direz que si tout a disparu, on ne sera plus là pour faire un faux pas. Mais dans ce cas, comment on saura que tout a bien disparu comme prévu si on n’est plus là pour le voir ?
Alors, j’ai sucé une autre pastille de javel et j’ai continué à réfléchir à cette histoire et c’est là que j’ai eu la révélation : et si en fait, j’avais tout compris de travers et que la Princesse me parlait de tout autre chose ? Parce que, bon, moi je suis persuadé qu’elle voulait que je lui fasse un grand coup de ménage, mais plus j’y pense, plus je doute. Je vous laisse juges :
Ce matin, allongée sur son lit, elle me caressait nonchalamment l’embonpoint tout en marmottant : »Alors, les six vœux… »
Du coup, je ne sais plus trop quoi faire. Il faut le vivre pour savoir combien c’est dur la vie de génie.